Habiter les terres prend racine dans un travail de terrain réalisé par l’auteure témiscamienne Marcelle Dubois lors d’une résidence d’écriture en Abitibi-Témiscamingue en 2011.
Guyenne, ses habitants, sa terre, ses ours et ses outardes se battent pour la survie du village. Un décret est paru : le gouvernement va fermer les routes, récupérer les terres, vendre les arbres, déporter les enfants de ceux qui ont ouvert la région il n’y a pas cent ans. Guyenne résiste et kidnappe le ministre de l’Occupation du territoire pour forcer le Premier Ministre à venir planter ses pieds dans leurs terres: à partir de là ils parleront peut-être la même langue.
Dans Habiter les terres, Marcelle Dubois travaille une langue et des personnages qui se déploient comme on laboure une terre : avec robustesse et passion. Le metteur en scène, la scénographe, la conceptrice d’éclairages, le compositeur sonore, et six comédiens œuvrent à faire émerger cette « poésie de gravelle ».
Ensemble, ils construisent une théâtralité où le réalisme cède le pas au magique. Par leurs corps engagés et leurs voix rythmées, ils créent un horizon théâtral aussi vaste que celui du nord de l’Abitibi et font entendre une langue aussi vibrante que le chant des voiliers d’outardes au printemps.
Le pari que prend Marcelle Dubois avec ce texte est celui d’une fable tendre. Avec une solide distribution et beaucoup d’humour, mais aussi avec une grande honnêteté, on va réfléchir à ce qu’on veut que soit ce pays. Une mise en scène organique, une belle solidarité. Vraiment, une 1 h 20 qui passe fabuleusement. Et vous allez sortir de là revitaliser.
Karyne Lefebvre – Gravel le matin, Radio-Canada
Il se dégage toutefois du texte un univers riche et coloré, bien porté par la mise en scène ingénieuse de Jacques Laroche, qui mêle habilement mime, jeux d’ombres, bruitage, marionnette et jeu choral, dans un décor dépouillé évoquant fort bien la campagne, ses ciels étoilés, ses couchers de soleil rougeoyants et ses aurores boréales luminescentes. Il y a quelque chose de réjouissant à voir ainsi une petite communauté résister à la machine administrative, tel un village gaulois gavé de potion magique, et se lancer corps et âme dans un combat perdu d’avance.
Aurélie Olivier – Jeu, revue de théâtre
C’est toute une histoire, ça ne manque pas d’humour. C’est un texte plein de poésie boréale.
Francine Grimaldi – Samedi matin et rien d’autres, Radio-Canada
La belle plume de Marcelle Dubois, qui avait déjà charmé le public du Jamais Lu l’été dernier, trouve ici son nid dans une scénographie dépouillée qui évoque à merveille les grands espaces du Nord, mais aussi ses paysages impressionnants.
Daphnée Bathalon – Montheatre.qc.ca
Les dialogues incisifs et drôles des humains se répercutent dans le discours sensé des animaux jusqu’à ce que les corps des personnages se confondent pour ne former qu’une seule entité.
Léa Arthémise – atuvu.ca
(…) sa dernière création est un vent de fraicheur dans ce que nous sommes habitués de voir, que ce soit au théâtre, à la télévision ou au cinéma à propos des régions.
Alexandre Michaud – Le Contemporaliste
Texte : Marcelle Dubois
Direction artistique : Hélène Bacquet et Marcelle Dubois
Mise en scène : Jacques Laroche
Interprétation : Odette Caron, Stéphane Franche, Catherine Larochelle, Jacques Laroche, Pierre Limoges et Julie Renault
Assistance à la mise en scène, régie, direction de production : Anne-Sara Gendron
Scénographie et costumes : Érica Schmitz
Éclairages : Lyne Rioux
Conception sonore : Ludovic Bonnier
À la suite de ses études en lettres-art dramatique au Collège Lionel-Groulx et en création littéraire à l’Université du Québec à Montréal, Marcelle Dubois attaque de front les métiers d’auteure, de metteure en scène et de directrice artistique. Elle crée sa compagnie Le Théâtre les porteuses d’Aromates en 2000. Elle y produit et met en scène ses textes. Elle écrit également pour le jeune public. En 2001 elle fonde le Festival du Jamais Lu, une tribune pour les dramaturgies de la nouvelle génération, et en assume la direction artistique et générale. En octobre 2011, en compagnie de sept autres artistes, elle cofonde le Théâtre Aux Écuries, une nouvelle scène à Montréal, qu’elle codirige artistiquement depuis.
Jacques est au cœur de la création théâtrale québécoise depuis de nombreuses années. Il a terminé sa formation au Conservatoire d’art dramatique de Québec en 1993 et a, par la suite, étudié le clown et le bouffon chez Philippe Gaulier, à Londres. Avec les Productions Préhistoriques, dont il est le codirecteur, il a créé Mammouth et Maggie et a mis en scène King Lear contre-attaque, deux spectacles de clown. Jacques Laroche est un important membre du théâtre du Sous-Marin Jaune (Candide selon Voltaire, La Bible, Le Discours de la méthode, Les Essais de Montaigne, Guerre et Paix). Avec cette compagnie, il voyage régulièrement dans l’Europe francophone.
Metteur en scène actif, on lui attribue, entre autres, les spectacles Deux ans de votre vie des Biches Pensives, Amour et Protubérances des Porteuses d’Aromates et Le Nid du Théâtre Qui va là. Jacques Laroche est l’un des fondateurs du OFFTA et met en scène fréquemment des pièces pour l’École nationale de théâtre du Canada. Il est à la barre du Théâtre de la Petite Marée, à titre de directeur artistique, depuis 2008. On lui doit les mises en scène de Petite Rochelle, Le merveilleux voyage de Réal de Montréal et Les aventures de Coquine et Scapareau.
Diplômé du conservatoire d’art dramatique de Montréal en 1996, Pierre participa au fil des ans à plusieurs œuvres tant de création que de répertoire, notamment Les rues de l’alligator, Jésus au lac, Traces de clounes, Le long de la principale, l’histoire d’un cœur, Rêvez montagnes, Chante avec moi ou La nuit des rois, La fausse suivante, En attendant Godot, La cantatrice chauve.
À la télévision et au cinéma, on a pu l’entrevoir entre autres dans les séries Pure laine, Zone de turbulence, Smash II, Borderline, Que Dieu bénisse l’Amérique, Les invincibles, Série Noire II.
Au cours de ses 35 ans de carrière, Odette Caron a joué au théâtre dans plus d’une cinquantaine de productions au Théâtre du Tandem et au Théâtre de la Crique, dont les plus récentes sont Un suaire en saran wrap (2014) Lentement la beauté (2012), Incroyable mais faux (2007), C’était avant la guerre à l’Anse-à-Gilles (2005) et Grace et Gloria (2004). Elle a fait plusieurs tournées au Québec et au Canada avec le Théâtre Parminou pendant une dizaine d’années. On a pu la voir à l’occasion dans des rôles épisodiques et des publicités à la télévision. Au cinéma elle a joué dans La donation de Bernard Émond. Elle a été codirectrice artistique et générale du Théâtre du Tandem de 1997 à 2013, où elle a également joué les rôles de productrice et directrice de production.
Formé à l’Option-Théâtre du Cégep de St-Hyacinthe, il a poursuivi ses études au baccalauréat en Art dramatique à l’UQAM. C’est au théâtre qu’il est le plus actif. Notons particulièrement sa présence dans la production La Chasse Galerie des Productions Kléos, mise-en-scène par Stéphane Bellavance, dans Everybody’s Welles pour tous, spectacle mis en scène par Patrice Dubois et primé au Gala des Masques en 2005, Top Dogs du Théâtre La Marée Haute, La Grande machinerie du monde du Théâtre PàP, Plate-forme de Octo Productions, Petit Monstre du Théâtre Bouches Décousues. Au Théâtre du Tandem, il était des productions Lentement la beauté (2013), Avec le soleil … la mère! (2001) de Marie-Louise Nadeau et Serge Boucher, C’est devenu gros (2002) de François Archambault et Marie-Hélène Thibeault, ainsi que 15 secondes de François Archambault.
Issue du Conservatoire d’art dramatique de Québec en 2001, Catherine Larochelle a déjà collaboré à près d’une trentaine de productions théâtrales dont plusieurs avec les Fonds de Tiroirs, dont elle est une des membres co-fondatrices (Zazie dans le métro d’après le roman de Raymond Queneau, Téléroman de Larry Tremblay, Vie et mort du roi boiteux de Jean-Pierre Ronfard, La Cantatrice chauve d’Eugène Ionesco, Ines Pérée Inat Tendu de Réjean Ducharme). On l’a vu notamment dans Le traitement, m.e.s par Claude Poissant, Billy (Les jours de hurlement) m.e.s par Sylvain Bélanger, Littoral, Forêts, Incendies (dans la reprise présentée au Liban) et Le sang des promesses de Wajdi Mouawad, Caligula_Remix m.e.s par Marc Beaupré. Appels entrants illimités m.e.s par Benoît Vermeulen, King-Lear contre-attaque m.e.s par Jacques Laroche.
Diplômée de l’Option-Théâtre du Collège Lionel-Groulx (promotion 2012), Julie se consacre surtout au théâtre jeunesse sous toutes ses formes: elle travaille pour plusieurs compagnies d’animation pour enfants, est l’une des fondatrices de La bouée rouge qui fait la tournée des cégep avec son spectacle E=MC2, et participe à la création de J’ai la bougeotte…et toi ? qu’elle met en scène et interprète avec énergie. Elle est également de la distribution du spectacle pour adolescent Les Zurbains 2014, et l’auteure de la pièce La quête du nombril.
Elle participe à plusieurs productions musicales et théâtrales en Abitibi-Témiscamingue, soit Noranda-Nord, Les filles Lafaille, Ma Noranda et La Craque. Au festival Fringe, elle fait partie des créations Les ordinateurs (2014) et En attendant Amy (2015). Au cinéma, elle joue le rôle de Marie-Ève dans le film La petite reine et fait une apparition dans Les mauvaises herbes de Louis Bélanger. Cette année, elle est de la programmation du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui dans les spectacles Guerre et Paix, aux côtés du célèbre Loup Bleu, ainsi que dans Starshit qu’elle a de plus co-écrit.
Diplômée de l’Option-Théâtre du Collège Lionel-Groulx en scénographie (2003), Erica Schmitz travaille depuis auprès de plusieurs compagnies théâtrales, notamment le Théâtre des Confettis (Flots, Conte de la neige, Wigwam), le Théâtre Sortie de Secours (Québec-Barcelona, Santiago) et le Théâtre du Sous-marin Jaune (Kanata, Guerre et paix). Elle s’associe aussi au cirque, aux arts de la rue, ainsi qu’à la danse, oeuvrant autant à titre de conceptrice de décors que de costumes. En 2014, elle signe les costumes de L’Enfant et les Sortilèges pour le Festival d’Opéra de Québec. Son désir de recherche et de création l’a menée à travailler au sein de plusieurs projets de création, s’impliquant dès leur genèse et y apportant sa sensibilité et sa passion.
Il signe les musiques originales pour le théâtre de Cuisiner avec Elvis (m.e.s. Philippe Lambert) / Débris ( m.e.s. Claude Desrosiers) / Août, un repas à la campagne (m.e.s. Martine Beaulne) / Les Muses orphelines (m.e.s. Martine Beaulne) / Ce moment-là (m.e.s. Denis Benard) / Cantate de guerre (m.e.s. Martine Beaulne)/ Le Pillowman (m.e.s. Denis Bernard) / Le Bruit et la Fureur de William Faulkner ( m.e.s. Luce Pelletier) / Coma unplugged de Pierre-Michel Tremblay (m.e.s. Denis Bernard) /Venise-en-Québec (m.e.s. Jean-Frédéric Messier). Pour la télévision, il crée la musique originale de Entrée principale, magazine de Radio-Canada / Un sur deux série de Claude Desrosiers (TVA) et sur scène il est musicien dans L’Odyssée d’après Homère, m.e.s. Dominic Champagne au TNM.
Depuis dix-huit ans, elle fait partie de l’équipe du Théâtre du Tandem, au sein de laquelle elle exerce tour à tour les rôles suivants : conceptrice des éclairages, régisseure, assistante à la mise en scène, directrice de production, directrice de tournée et directrice technique. Membre de l’équipe de scène du Théâtre du Cuivre depuis 1997, elle assure également la direction technique de l’Agora des Arts et de l’Orchestre symphonique régional. Avec Habiter les terres, elle en est à sa 25e collaboration avec le Théâtre du Tandem.
Diplômée de l’École supérieure de théâtre à l’UQÀM, Anne-Sara cumule les expériences dans le domaine des arts de la scène. Passionnée par l’espace comme lieu de représentation, elle se spécialise principalement en conception d’éclairage et de décors. Elle travaille aussi comme directrice technique pour des créations et des tournées à l’international. Intéressée par les arts vivants, particulièrement pour leur rapport au public toujours renouvelé, Anne-Sara s’intéresse autant au théâtre, qu’à la danse, la musique ou la performance.