Bande de bouffons – La genèse du projet
Le projet Bande de bouffons trouve son origine dans la volonté du Théâtre du Tandem d’ancrer ses projets artistiques dans une lecture critique des enjeux qui traversent le territoire de l’Abitibi-Témiscamingue.
En 2017, à l’invitation d’Hélène Bacquet, directrice artistique et générale du Théâtre du Tandem, le metteur en scène Jacques Laroche a entamé un chantier de création à partir du texte d’Alain Deneault, Bande de colons.
Une parole politique forte : la pensée d’Alain Deneault
Le matériau qui nourrit le projet Bande de bouffons consiste en une série de conférences données par Alain Deneault entre 2012 et 2017. Au cours de celles-ci, le philosophe et essayiste affine et développe son Portrait du Québécois en colon, qui prendra par la suite le titre de Bande de colons. Grâce à la réflexion critique qu’il consacre au modèle politique canadien, Deneault analyse l’identité québécoise à l’aide de la catégorie du colon et non du « colonisé », comme cela a été fait au Québec depuis les années 60.
L’approche d’Alain Deneault s’est imposée comme le puissant déclencheur d’une réflexion artistique portant tout à la fois sur l’identité québécoise, canadienne, et sur l’histoire même des Amériques.
Le bouffon: une liberté de ton totale
Le bouffon, rarement présent sur nos scènes, est un être hybride, mystérieux, à la fois spirituel et tordu. Il marche sur un fil tendu entre le tragique et le grotesque. Son statut lui permet d’asséner des vérités insoupçonnées et lui donne une liberté de ton inégalable. Il remplit de vide des paroles creuses. Il se moque de tout et ne croit en rien. Son physique ingrat lui procure une certaine immunité sur scène et il ne se gêne pas pour en abuser. Le bouffon explore toutes les contradictions de l’âme humaine et se vautre de manière égale dans les arguments les plus contraires et en apparence inconciliables.
Inspirés par la réflexion politique d’Alain Deneault, les bouffons nous tendent un miroir déformant où se révèlent nos confusions identitaires.